Olatein & Prolein: objectif 2022

Olatein & Prolein: objectif 2022

Les promoteurs de la nouvelle usine Olatein&Prolein au Pollet, sur le site de l’exSaipol, promettent une première industrielle mondiale. La production devrait démarrer courant 2022. 

“De plus en plus de personnes sur terre, une planète limitée pour répondre aux besoins alimentaires... Il faut donc changer notre manière de nous nourrir”,  Jérôme Mallet, le directeur des opérations d’Olatein, explique le contexte de la construction de la nouvelle usine sur le site Saipol au Pollet, à Dieppe.

L’unité de production, qui sera exploitée également avec la société Prolein, mise sur une protéine végétale, celle issue du colza : “Le tourteau de colza contient 30 à 40% de protéine, c’est très nutritif, mais peu utilisé en alimentation humaine, parce qu’il y a des facteurs “antinutritionnels”: les éliminer, c’est tout l’objectif de notre projet..”.

L’usine mettra donc en œuvre un procédé unique au monde à l’échelle industrielle, innovant et breveté, qui permet d’isoler la protéine du colza pour l’alimentation humaine, et non plus seulement animale, ‘sans la dénaturer’. Le résultat final se nomme CanolaPRO. Cette protéine sans OGM, sans gluten, au goût neutre, pourra être utilisée pour des laits, des steaks végétaux, avec une texture qui permet des applications véganes. 

Extraction à l’eau 

L’usine Saipol était déjà spécialisée dans les procédés de pression du colza. “Il y avait une connaissance du métier” souligne Dominique Charlemagne, directeur du projet pour Avril et directeur général de Prolein. “En outre, le site a été rendu disponible suite à l’accident de 2018, il tenait à cœur au groupe Avril de le réindustrialiser pour repartir sur une nouvelle activité.” La situation portuaire, qui permet des importations de la matière première par bateau, a aussi compté.

Les installations permettent le stockage des graines dans des silos et leur traitement dans des ateliers de pression. C’est la partie Prolein. Après, Olatein récupère ce tourteau pressé à froid et utilise un procédé d’extraction à l’eau. “On obtient une poudre, une protéine quasiment pure”, souligne Jérôme Mallet. “Compte tenu de l’utilisation de l’eau, il faut la traiter au moment du rejet dans une station d’épuration neuve”, poursuit Dominique Charlemagne. Les industriels assurent que l’eau rejetée, in fine, dans l’Arques, répondra au-delà des exigences européennes, l’Agence de l’eau nous a aidés.  Les résidus organiques issus du processus permettront également de fabriquer du biométhane réinjecté dans le réseau de gaz de la ville, avec une production correspondant à la consommation annuelle en chauffage de 475 foyers.

Olatein&Prolein vise toutes les certifications de sécurité et environnementales pour son usine. “Tout ça est rappelé dans l’arrêté préfectoral obtenu en juillet. Notre procédé ne contient pas de solvant, tout se fait avec de l’eau, les odeurs seront donc atténuées.” L’usine tournera 7 jours sur 7, 24 h sur 24. “Une partie des approvisionnements en graines se fera par bateau, l’autre par camion, les expéditions se feront par camion, avec 30 à 35 camions en moyenne par jour, l’activité sera deux fois moindre que par le passé”, promettent les industriels. 

i Normandie, Samedi 20 février 2021 Édition(s) : Dieppe - Pays de Bray